Eunice Tunraluk
Baie de l’Arctique, Nunavut 
« Les femmes sont très importantes, depuis très longtemps, depuis aussi loin que l’on peut remonter dans le temps. Elles jouent des rôles essentiels. Elles sont des mères, des ménagères et des couturières qui confectionnent des vêtements chauds. Elles travaillent en portant l’amauti dans de petites maisons ou des igloos, ou dans des tentes pendant l’été. L’amauti est au cœur de leur mode de vie. Les mères sont très précieuses et jouent un rôle très important. »

À propos de la création d’Eunice :

Je suis heureuse d’avoir confectionné un amauti rouge assorti d’un akuq pour rendre hommage aux personnes disparues. Il arbore le style traditionnel de la baie de l’Arctique et de la région est de l’Arctique, qui est l’île de Baffin, au Nunavut. J’ai appris auprès de Tuugaq, ma défunte belle-mère, et de Qaapik, ma mère, qui m’ont appris des techniques et présenté différents patrons ancestraux. Cet amauti rouge est assorti d’un akuq dont le capuchon est garni d’une magnifique fourrure de renard, qui permet de garder la mère et son enfant au chaud.

Il est important pour moi de rendre hommage aux femmes et aux enfants inuits disparus. Cela fait trop longtemps que l’on attend des réponses au sujet des personnes disparues. La douleur et la colère perdurent à ce jour et notre voix n’est pas entendue.

À propos d’Eunice Tunraluk, baie de l’Arctique, Nunavut

Je m’appelle Eunice Attagutsiak Tunraluk. Je suis née et j’ai grandi à Ikpiarjuk (baie de l’Arctique). Mon mari et moi avons élevé sept magnifiques enfants : quatre filles, deux garçons et une fille que nous avons adoptée. Je suis enseignante depuis plus de 25 ans à l’école Inuujaq, baie de l’Arctique et j’adore mon métier.

On m’a enseigné des techniques de couture traditionnelles pour confectionner des vêtements chauds à partir de peaux et de fourrures d’animaux chassés par Rubuen Tunraluk, mon mari, qui me soutient dans ma démarche. Ces techniques servent notamment au nettoyage et à la préservation des peaux que j’utilise pour coudre. Mon mari et moi avons tous deux une grande famille. Toutes ces femmes magnifiques sont des couturières et sont reconnues pour les motifs traditionnels et les beaux vêtements qu’elles confectionnent.

J’adore confectionner de beaux vêtements traditionnels. J’ai beaucoup appris de ma défunte belle-mère, Tuugaq Tunraluk, et de ma mère, Qapik Attagutsiak, âgée de 101 ans. J’ai appris de nouvelles techniques et différents patrons tout au long de ma vie. La sagesse, les techniques et les patrons m’ont été transmis au fil des générations, à partir de mes arrière-arrière-grands-parents. Je me considère très chanceuse d’avoir eu d’aussi grands professeurs dans ma vie.