La présidente de Pauktuutit Inuit Women of Canada (PIWC), Rebecca Kudloo, a déclaré aujourd’hui ce qui suit concernant l’entente Pinasuqatigiinniq* :

« Pauktuutit Inuit Women of Canada voit d’un bon œil la perspective de nouer officiellement des relations de travail avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en signant une entente qui assurera une meilleure protection des femmes, enfants et personnes de genre différent des communautés inuites. 

« Au Canada, la violence fondée sur le genre s’abat de façon disproportionnée sur les femmes autochtones. Les femmes et enfants inuits sont particulièrement exposés. Les Nunavoises, par exemple, sont 13 fois plus souvent victimes de crimes violents que les Canadiennes prises dans leur ensemble. 

« *En inuktut, “Pinasuqatigiinniq” signifie “travailler ensemble au bien commun”. Le terme a été bien choisi en l’occurrence, puisque l’entente – conclue dans un esprit de réconciliation – vise à induire rapidement des changements profonds et durables, de façon que la prestation de services policiers dans les communautés autochtones du Canada tienne compte des différences culturelles et des traumatismes subis antérieurement.

« L’approche suivie, fondée sur des principes, en appelle à la confiance réciproque, se traduisant par des communications ouvertes et transparentes. L’objectif commun est de réduire la violence exercée contre les femmes, enfants et personnes de genre différent, grâce à des policiers engagés, faisant preuve de sensibilité et conscients des spécificités culturelles.

« En cas d’agression fondée sur le genre, un policier réagira plus adéquatement s’il adopte une vision “décolonisatrice” qui l’aidera à mieux s’intégrer aux communautés du Nord plutôt que d’agir envers elles comme un intervenant de l’extérieur.

« L’entente favorisera un changement de culture attendu avec impatience, compte tenu des pratiques policières observées dans l’Inuit Nunangat.  Pour les femmes inuites qui ont affaire avec la police, le racisme systémique est une réalité. Celles qui, par exemple, sont aux prises avec la violence au foyer et ont eu le courage de signaler les abus dont elles étaient victimes trouvent souvent très pénible la confrontation avec l’appareil judiciaire. 

« Pauktuutit estime très encourageante cette évolution vers une forme plus communautaire des services de police et vers une meilleure formation des intervenants. Les engagements pris vont dans le sens des 15 recommandations visant à une meilleure protection des femmes inuites, formulées par Pauktuutit dans un rapport publié en janvier 2020 (Addressing Gendered Violence Against Inuit Women: A review of police policies and practices in Inuit Nunangat).

« Pauktuutit espère travailler prochainement avec la GRC afin de renforcer la sécurité à laquelle ont droit les femmes inuites, notamment quand elles ont affaire aux policiers qui sont à leur service et sont censés les protéger. Pauktuutit, qui suivra de près les améliorations que la GRC s’est engagée à apporter aux méthodes policières, en informera les Inuits et tous les Canadiens soucieux de faire œuvre de réconciliation. »

– Rebecca Kudloo

Pauktuutit est l’organisme sans but lucratif qui représente l’ensemble des femmes inuites du Canada. Son mandat est de mieux faire connaître les besoins des femmes inuites et d’inciter ces dernières à participer à la résolution des problèmes locaux, régionaux ou nationaux qui se posent en matière de développement social, culturel et économique.

Renseignements : Susan King, sking@pauktuutit.ca, 613-724-1518